À dix ans, Abéna travaille avec son grand-père dans les plantations de cacao, au Cameroun. Ce vaillant petit général des forêts équatoriales va vite prendre la mesure des dégâts humains et environnementaux causés par la monoculture de la précieuse fève à la base du chocolat. Alors que les pays d’Afrique fournissent environ les deux-tiers de la production mondiale de cacao, que se cache-t-il derrière le commerce de cette matière première parmi les plus prisées au monde? Au Nord, petits et grands raffolent de desserts et friandises, mais sont-ils conscients de la misère que la «cacaomania» inflige à l’Afrique?
À travers le parcours d’Abéna, Chocolaté nous révèle le côté obscur de la culture du cacao, emblématique des rapports économiques néocoloniaux qu’entretiennent les multinationales de l’or vert avec les pays du Sud. Pauvreté des producteurs, travail forcé des enfants, empoisonnement aux pesticides, contamination des eaux et des sols, déforestation massive, perte de biodiversité... Pour les pays producteurs africains qui ne touchent qu’une infime fraction des dizaines de milliards de dollars engrangés chaque année par l’industrie, la culture du cacao a un goût bien amer.
Dans ce récit vivant où s’entrecroisent habilement l’élan poétique, la transmission de la mémoire ancestrale et l’indignation politique, Samy Manga nous emmène au pays de son enfance, sous le grand manguier où se tient la vente annuelle du cacao. Au cœur de la nuit retentit son cri de rage devant la violence de l’exploitation des ressources et des humains du Continent Premier.
Détails du livre
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Éditeur
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Texte original
Oui -
Langue
Français -
Date de publication
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Nombre de pages
136 -
Collection
À propos de l'auteur
Samy Manga
Né à Étoutoua, petit village à 45 km de Yaoundé, au Cameroun, Samy Manga est écrivain, ethnomusicien, sculpteur et militant écologiste. Il est fondateur de l’Association des écopoètes du Cameroun et récipiendaire de l’Épi d’or du Festival national des arts du Cameroun. Son livre Opinion poétique, coécrit avec Caroline Despont (L’Harmattan, 2020), a reçu le Grand Prix de poésie africaine d’expression française en 2021.